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LES VACANCES.

MARGUERITE.

À présent, papa, je vais faire ma prière ; voulez-vous la faire avec moi ?

M. DE ROSBOURG.

Oui, je le veux, mon enfant chérie. Prions ensemble, remercions Dieu.

Et passant son bras autour de sa petite Marguerite, il se mit à genoux près d’elle et récita avec elle le Pater, l’Ave et le Credo. Elle ajouta ensuite :

« Mon Dieu, je ne vous prie plus pour le retour de mon cher papa, puisque vous me l’avez rendu ; mais je vous remercie du bonheur que vous nous avez donné à tous les trois. Faites, mon Dieu, que pour vous en remercier je sois toujours bonne et sage, et que je fasse le bonheur de ce cher papa et de ma pauvre maman qui a tant pleuré. »

En finissant, elle se jeta au cou de son père, qui, vaincu par son émotion, la serra dans ses bras et la couvrit de baisers en sanglotant. Marguerite effrayée lui demanda :

« Papa, cher papa, qu’avez-vous ? Pourquoi pleurez-vous ainsi ?

— Mon enfant, ma Marguerite chérie, c’est le bonheur qui fait couler mes larmes ; c’est la joie, la reconnaissance envers Dieu qui m’a ramené près de vous pour jouir d’un bonheur presque