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LES VACANCES.

dame ? Je prierai aussi pour ce bon commandant qui m’aimait et pour mon pauvre Paul ! »

Mme de Rosbourg ne lui répondit qu’en l’embrassant tendrement et en lui prenant la main pour l’emmener. Tous les enfants demandèrent à joindre leurs prières à celles de Mme de Rosbourg. Mme de Fleurville, qui accompagnait son amie, y consentit, et tous allèrent à l’église prier pour le retour des pauvres naufragés. Quand ils en sortirent, ils avaient la ferme conviction que leurs prières seraient exaucées, tant elles avaient été ferventes et pleines de confiance en la bonté de Dieu.

Au retour, ils trouvèrent M. de Traypi faisant sa malle.

« Je pars pour Paris, dit-il. Je veux aller au ministère de la marine ; peut-être y apprendrai-je quelque nouvelle. Je leur dirai le retour de Lecomte et la captivité de M. de Rosbourg et du petit Paul. Qui sait ? peut-être aurai-je de bonnes nouvelles à vous donner.

— Que vous êtes bon et que je vous remercie, mon ami ! dit Mme de Rosbourg les larmes aux yeux. Le bon Dieu me protège puisqu’il me donne des amis tels que vous. Puisse-t-il me protéger jusqu’à la fin et me rendre mon cher mari ! »

Le lendemain, de bonne heure, on frappait doucement à la porte de Mme de Rosbourg.