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LES VACANCES.

M. DE RUGÈS, souriant.

Mais ne crains-tu pas, si tu entres dans cet arbre, de ne plus pouvoir en sortir ?

LÉON.

Papa, je ne le crains pas ; pourtant, si vous me le défendez, je ne le ferai pas.

M. DE RUGÈS.

Non, non, je ne te le défends pas, je te recommande seulement d’être prudent.

LÉON, inquiet.

Papa, si vous craignez le moindre accident, je ne l’essayerai certainement pas ; je serais bien fâché de vous causer quelque inquiétude. Je dirai à mes cousines, à Jean et à ce petit moqueur de Jacques, que vous ne trouvez pas la chose raisonnable.

M. DE RUGÈS.

Mais pas du tout, pas du tout. Essaye, je ne demande pas mieux. J’irai même avec vous pour être témoin de ton acte de courage… inutile c’est vrai, mais qui fera taire les mauvaises langues qui t’accusent de poltronnerie.

LÉON, abattu.

Papa, je vous remercie… j’irai certainement… je n’ai certainement pas peur… j’ai… certainement… certainement… très-envie… de leur montrer… qu’il n’y a pas de danger… Mais je