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Sophie, bas.

Maman ne veut pas ; depuis que je suis tombée dans la mare, elle veut que j’aie des robes faites comme des chemises, et que je les porte pendant trois jours.

Camille, bas.

Ta bonne aurait dû au moins laver cette tache, et repasser ta robe.

Sophie, bas.

Maman le défend ; ma bonne n’ose pas.

Camille appelle tout bas Madeleine et Marguerite, toutes quatre s’en vont. Elles courent dans leur chambre ; Madeleine prend de l’eau, Marguerite du savon, elles lavent, elles frottent avec tant d’activité que la tache disparaît ; mais la robe reste mouillée, et Sophie continue à y appliquer ses mains jusqu’à ce que tout soit sec. Elles rentrent toutes au salon au moment où l’on allait se mettre à table. Mme Fichini boite un peu ; elle est enchantée de l’intérêt qu’elle croit inspirer, et ne fait pas attention à Sophie, qui en profite pour manger comme quatre.

Après dîner, toute la société va se promener. On se dirige vers le potager ; Mme de Fleurville fait admirer une poire d’espèce nouvelle, d’une grosseur et d’une saveur remarquables. Le poirier qui la produisait était tout jeune et n’en avait que quatre.