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Camille.

Tu vas voir.

Camille prend le panier, le renverse : les hérissons se trouvent par terre. Au bout de quelques secondes, un des petits hérissons se déroule, sort sa tête, puis ses pattes ; les autres petits font de même et commencent à marcher, à la grande joie des petites filles, qui restaient immobiles pour ne pas les effrayer. Enfin la mère commença aussi à se dérouler lentement et avança un peu la tête. Quand elle aperçut les trois enfants, elle resta quelques instants indécise ; puis, voyant que personne ne bougeait, elle s’allongea tout à fait, poussa un cri en appelant ses petits et se mit à trottiner pour se sauver.

« Les hérissons se sauvent, s’écria Marguerite ; les voilà qui courent tous du côté du bois. »

Au même moment le garde accourut.

« Eh ! eh ! dit-il, mes pelotes qui se sont déroulées ! Il ne fallait pas les lâcher, mesdemoiselles ; je vais avoir du mal à les rattraper. »

Et le garde courut après les hérissons, qui allaient presque aussi vite que lui ; déjà ils avaient gagné la lisière du bois ; la mère pressait et poussait ses petits. Ils n’étaient plus qu’à un pas d’un vieux chêne creux dans lequel ils devaient trouver un refuge assuré ; le garde était encore à sept ou huit pas en arrière ; ils avaient le temps de se soustraire au danger qui les menaçait, lorsqu’une