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pouvoir la distraire et l’amuser. Camille leur faisait dire mille tendresses ; mais elle ne pouvait rien leur envoyer, car on lui défendait de travailler, de lire, de dessiner, de peur de fatiguer ses yeux.

Il y avait huit jours qu’elle était levée ; ses croûtes commençaient à tomber, lorsqu’elle fut frappée un matin de la pâleur d’Élisa.

Camille, avec inquiétude.

Tu es malade, Élisa ; tu es pâle comme si tu allais mourir. Ah ! comme ta main est chaude ; tu as la fièvre.

Élisa.

J’ai un affreux mal de tête depuis hier : je n’ai pas dormi de la nuit ; voilà pourquoi je suis pâle, mais ce ne sera rien.

Camille.

Couche-toi, ma chère Élisa, je t’en prie ; tu peux à peine te soutenir ; vois, tu chancelles. »

Élisa s’affaissa sur un fauteuil ; Camille courut appeler sa maman, qui la suivit immédiatement. Voyant l’état dans lequel était la pauvre Élisa, elle lui fit bassiner son lit et la fit coucher malgré sa résistance. Le médecin fut encore appelé ; il trouva beaucoup de fièvre, du délire, et déclara que c’était probablement la petite vérole qui commençait. Il ordonna divers remèdes qui n’amenèrent aucun soulagement ; le lendemain il fit poser des sangsues aux chevilles de la malade, pour lui dégager la tête et faire sortir les boutons. Depuis