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bon Dieu les punira un jour, et personne ne les plaindra. »

La promenade fut très agréable. On suivit un chemin qui entrait dans le bois ; les enfants virent de loin Jeannette qui se sauva dans le moulin aussitôt qu’elle les aperçut.

Marguerite.

Regarde, Sophie ; vois-tu la tête de Jeannette qui passe par la lucarne du grenier ?

Sophie.

Ah ! elle la rentre ! la voici qui reparaît à l’autre bout du grenier.

Camille.

Prenez garde, Jeannette nous lance des pierres !

En effet, cette méchante fille cherchait à attraper les enfants avec des pierres tranchantes qu’elle lançait de toute sa force. Mme de Fleurville en fut très mécontente, et promit qu’en rentrant elle ferait venir le père de Jeannette pour se plaindre de sa méchante fille.

On continua la promenade, et l’on finit par s’asseoir à l’ombre des vieux chênes chargés de glands. Pendant que les enfants s’amusaient à en ramasser et à remplir leurs poches, elles crurent entendre un léger bruit ; elles s’arrêtèrent et écoutèrent : des gémissements et des sanglots arrivèrent distinctement à leurs oreilles.

« Allons voir qui est-ce qui pleure », dit Camille.