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de pénitence pour la questionner sur ce que faisait Sophie, sur ce que disait Sophie.

Camille.

Est-elle bien triste ?

Madeleine.

S’ennuie-t-elle beaucoup ?

Marguerite.

Est-elle fâchée contre moi ? Cause-t-elle un peu ? »

Élisa les rassurait et leur disait que Sophie prenait sa punition avec une telle douceur et une telle résignation, qu’en sortant de là elle serait certainement tout à fait corrigée et ne se ferait plus jamais punir.

Le soir, Mme de Fleurville vint elle-même chercher Sophie pour la mener au salon, où l’attendaient avec anxiété Camille, Madeleine et Marguerite.

« Voilà Sophie que je vous ramène, mes chères enfants, non pas la Sophie d’avant-hier, colère, menteuse, gourmande et méchante ; mais une Sophie douce, sage, raisonnable ; nous la plaignions jadis, aimons-la bien maintenant : elle le mérite. »

Sophie se jeta dans les bras de ses amies ; elle pleurait de joie en les embrassant. Elle et Marguerite se demandèrent réciproquement pardon ; elles s’étaient déjà pardonné de bon cœur. Quand arriva l’heure de la prière, Mme de Fleurville ajouta à