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« Vous allez achever votre journée dans ce cabinet, mademoiselle, vous allez… »

Sophie.

Ce n’est pas moi, madame, c’est Marguerite…

Madame de Fleurville, d’un air sévère.

Taisez-vous !… vous allez copier dix fois toute la prière : Notre Père qui êtes aux cieux. Quand vous serez calmée, je reviendrai vous faire demander pardon au bon Dieu de votre colère ; je vous enverrai votre dîner ici, et vous irez vous coucher sans revoir vos amies.

Sophie, avec emportement.

Je vous dis, madame, que c’est Marguerite.

Madame de Fleurville, avec force.

Taisez-vous et écrivez.

Mme de Fleurville sortit de la chambre, dont elle ferma la porte à clef, et alla chez les enfants savoir la cause de l’emportement de Sophie. Elle trouva Camille et Madeleine seules et consternées ; elles lui racontèrent ce qui était arrivé à leur retour de chez Mme de Vertel, et combien Mme de Rosbourg était fâchée contre Marguerite, qui, malgré son repentir, était condamnée à dîner dans sa chambre et à ne pas venir au salon de la soirée.

Madame de Fleurville.

C’est fort triste, mes chères enfants, mais Mme de Rosbourg a bien fait de punir Marguerite.