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gèrent Marguerite et Sophie de chercher quelques jeunes groseilliers et des framboisiers, de les arracher et de les apporter pour les planter.

« Où irons-nous ? » dit Marguerite.

Sophie.

J’ai vu pas loin d’ici, au bord d’un petit bois, des groseilliers et des framboisiers superbes.

Marguerite.

Je crois qu’il vaut mieux demander au jardinier.

Sophie.

Je vais toujours voir ceux que je veux dire ; si nous ne pouvons pas les arracher, nous demanderons au père Louffroy de nous aider. »

Elles partirent en courant et arrivèrent en peu de minutes près des arbustes qu’avait vus Sophie ; quelle fut leur joie quand elles les virent couverts de fruits ! Sophie se précipita dessus et en mangea avec avidité, surtout du cassis ; Marguerite, après y avoir goûté, s’arrêta.

« Mange donc, nigaude, lui dit Sophie ; profite de l’occasion. »

Marguerite.

Quelle occasion ? J’en mange tous les jours à table et au goûter !

Sophie, avalant gloutonnement.

C’est bien meilleur quand on les cueille soi-même ; et puis on en mange tant qu’on veut. Dieu, que c’est bon ! »