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— Ta, ta, ta, ma belle petite ; elle vous aura conté quelque mensonge ; je la connais, allez, et je la ferai dîner dans sa chambre.

— Madame, dit à son tour Marguerite avec colère, c’est vous qui êtes méchante ; Sophie est très bonne ; c’est Palmyre qui a bu le vin, et Sophie a demandé pardon à sa maman qui voulait la fouetter, et vous avez voulu battre la pauvre Sophie sans vouloir l’écouter, et j’aime Sophie, et je ne vous aime pas. »

Madame Fichini, riant avec effort.

Bravo, la belle ! vous êtes bien polie, bien aimable en vérité ! Votre histoire de Palmyre est bien inventée.

Camille.

Marguerite dit vrai, madame ; Palmyre a apporté des herbes dans votre cabinet, a bu votre vin, a sauté par la fenêtre, et s’est donné une entorse ; elle a tout avoué à sa maman, qui voulait la fouetter et qui lui a pardonné, grâce aux supplications de Sophie. Vous voyez, madame, que Sophie est innocente, qu’elle est très bonne, et nous avons toutes beaucoup d’amitié pour elle.

Madame de Rosbourg.

Vous voyez aussi, madame, que vous avez puni Sophie injustement et que vous lui devez un dédommagement. Vous disiez tout à l’heure que vous désiriez partir promptement, et que Sophie vous gênait pour faire vos paquets : voulez-vous