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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie, s’essuyant de même.

Et moi donc ! Et pourtant nous n’avons pas fait beaucoup d’ouvrage.

paul.

C’est que nos brouettes sont si petites !

sophie.

Si nous prenions les grosses brouettes du potager, nous irions plus vite.

paul.

Nous n’aurions pas la force de les traîner : j’ai voulu un jour en mener une ; j’ai eu de la peine à l’enlever, et, quand j’ai voulu avancer, le poids de la brouette m’a entraîné, et j’ai versé toute la terre qui était dedans.

sophie.

Mais notre jardin ne sera jamais fini ; avant de le bêcher et de le planter, nous devons y traîner plus de cent brouettes de bonne terre. Et il y a si loin pour l’aller chercher !

paul.

Que veux-tu ? Ce sera long, mais nous finirons par le faire.

sophie.

Ah ! si nous avions un âne, comme Camille et Madeleine de Fleurville, et une petite charrette ! c’est alors que nous ferions de l’ouvrage en peu de temps !

paul.

C’est vrai ! Mais nous n’en avons pas. Il faudra bien que nous fassions l’ouvrage de l’âne.