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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Oh non ! j’ai peur.

paul, riant.

Peur ! et de quoi ? Tu dis toi-même que c’était un petit cri. Ce n’est donc pas une grosse bête.

sophie.

Je ne sais pas ; c’est peut-être un serpent, un jeune loup.

paul, riant.

Ha ! ha ! ha ! Un serpent qui crie ! C’est nouveau, cela ! Et un jeune loup qui pousse un si petit cri, que moi, qui étais tout près de toi, je ne l’ai pas entendu !

sophie.

Voilà le même cri ! Entends-tu ? »

Paul écouta et entendit en effet un petit miaou bien faible qui sortait du buisson. Il y courut malgré les prières de Sophie.

« C’est un pauvre petit chat qui a l’air malade, s’écria-t-il après avoir cherché quelques instants. Viens voir comme il paraît misérable. »

Sophie accourut ; elle vit un tout petit chat tout blanc, mouillé de rosée et taché de boue, qui était étendu tout près de la place où elle s’était cachée.

« Il faut appeler ma bonne, dit Sophie, pour qu’elle l’emporte ; pauvre petit, comme il tremble.

— Et comme il est maigre ! » dit Paul.

Ils appelèrent la bonne, qui les suivait de loin. Quand elle les rejoignit, ils lui montrèrent le petit chat et lui demandèrent de l’emporter.