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LES MALHEURS DE SOPHIE.

nade, promit de suivre sa maman de tout près et de ne pas se laisser perdre dans le bois.

Paul, qui arriva au même instant, demanda à les accompagner, à la grande joie de Sophie.

Ils marchèrent bien sagement pendant quelque temps derrière Mme de Réan ; ils s’amusaient à voir courir et sauter quelques gros chiens qu’elle emmenait toujours avec elle.

Arrivés dans la forêt, les enfants cueillirent quelques fleurs qui étaient sur leur passage, mais ils les cueillaient sans s’arrêter.

Sophie aperçut tout près du chemin une multitude de fraisiers chargés de fraises.

« Les belles fraises ! s’écria-t-elle. Quel dommage de ne pas pouvoir les manger ! »

Mme de Réan entendit l’exclamation, et, se retournant, elle lui défendit encore de s’arrêter.

Sophie soupira et regarda d’un air de regret les belles fraises dont elle avait si envie.

« Ne les regarde pas, lui dit Paul, et tu n’y penseras plus.

sophie.

C’est qu’elles sont si rouges, si belles, si mûres, elles doivent être si bonnes !

paul.

Plus tu les regarderas et plus tu en auras envie. Puisque ma tante t’a défendu de les cueillir, à quoi sert-il de les regarder ?

sophie.

J’ai envie d’en prendre seulement une : cela ne