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gribouille.

Flatteries ! vous appelez cela flatteries ?… Cela vous flatte donc ? Tant mieux !… j’aime à vous faire plaisir. Je ne flatte pas, moi : je dis vrai. »

Gribouille devint pensif ; le brigadier réfléchissait de son côté. Il fut tiré de ses réflexions par Gribouille, qui lui dit :

« Brigadier, je n’ai pas dit adieu à Caroline ; il faut que j’aille l’embrasser.

le brigadier.

Tu ne peux pas sortir seul, Gribouille ; il commence à faire nuit : je réponds de toi à ta sœur.

gribouille.

Eh bien ! venez avec moi ; vous direz aussi adieu à Caroline : elle sera bien contente.

le brigadier.

Je ne peux pas, mon ami : il faut que je reste ici jusqu’à l’arrivée de M. le curé. Le devoir avant tout.

gribouille.

Mais quand M. le curé sera venu ?

le brigadier.

Alors je pourrai t’y mener ; et, quand il fera nuit tout à fait, nous irons chez toi pour y passer la nuit et tâcher de prendre ce scélérat de Michel. Un de mes hommes y est déjà, caché dans le bûcher ; nous deux nous entrerons dans la maison. »

C’est à ce moment que le curé et Nanon arrivèrent.

« Le médecin est-il venu, brigadier ? dit le curé en entrant.