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le curé.

Parce qu’elle a besoin de soins et d’amitié après la scène à laquelle elle vient d’assister. Rose est morte dans ses bras, dans la prison, où cette bonne Caroline a passé son après-midi à la soigner et à la consoler.

nanon.

Rose, morte ! Tiens, tiens, tiens ! Elle était donc bien blessée pour mourir si vite ? C’est bien tout de même à Caroline d’avoir soigné cette méchante fille. Vous êtes une brave enfant, Caroline ; le bon Dieu vous le revaudra. Nous vous soignerons bien ici. C’est vrai qu’elle est toute pâle et tremblante. Pauvre enfant !

caroline.

C’est malgré moi que M. le curé m’a amenée, Nanon ; je suis désolée de vous déranger, et je prie M. le curé de vouloir bien me permettre de me retirer. Je resterai avec mon frère ou j’irai trouver M. Delmis, qui est si bon pour moi.

nanon.

Quel besoin avez-vous de M. Delmis, puisque vous êtes ici ? Ne sommes-nous pas là, Mlle Pélagie et moi ?

le curé.

Mais c’est précisément vous qu’elle veut fuir ; avez-vous assez grogné contre elle ? Comment ne chercherait-elle pas un abri ailleurs, quand elle vous voit si maussade ?

nanon.

Voyons !… j’ai eu tort !… j’ai tort !… là… Êtes-