Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Gribouille partit en courant ; deux minutes après il amenait Caroline dans le cabinet, où l’attendait M. Delmis.

monsieur delmis.

C’est demain que vous partez ma chère enfant ; par affection et par intérêt pour vous, je ne cherche pas à vous retenir. Je vous promets encore une fois de veiller sur vous et de vous protéger de tout mon pouvoir ; mais je ne vous laisserai pas partir sans vous donner un témoignage de satisfaction et d’amitié. J’ajoute aux gages que vous avez reçus une petite somme qui vous aidera à vivre en attendant que l’ouvrage vous arrive. Adieu, ma chère enfant, adieu ; que Dieu vous bénisse et vous protège, ainsi que votre pauvre frère ; j’irai vous voir chez vous.

— Monsieur ! Oh ! merci ; cent fois merci pour votre bonté », dit Caroline en se couvrant la figure de son mouchoir. Elle se retira précipitamment pour cacher ses larmes. Elle ne songea pas à prendre le petit paquet que lui présentait M. Delmis.

« Tiens, Gribouille, dit-il d’une voix émue, prends cela, tu le donneras à ta sœur.

gribouille.

Oui, monsieur ; je remercie bien monsieur. Je prie monsieur de nous regretter et de faire attention aux gens qui nous remplaceront et qui ne feront jamais si bien que nous ; monsieur peut bien y compter. J’en suis fâché pour monsieur, quoi-