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Kersac.

Tout ce que tu voudras ; j’ai confiance en ta médecine. »

Jean reprit le pied malade et commença à le masser. Au bout d’un quart d’heure, Kersac voulut se lever, disant qu’il se sentait tout à fait guéri ; mais Jean voulut continuer, et ne cessa que lorsque le pied, entièrement désenflé, ne fut plus du tout douloureux.

Kersac se leva, posa le pied par terre avec crainte, avec hésitation ; mais, ne sentant rien que de la faiblesse, il voulut se chausser. Jean lui dit qu’il fallait bander le pied, sans quoi la cheville pourrait tourner et l’enflure reparaître. Il alla demander une bande de toile à la maîtresse de l’auberge, qui la lui donna avec empressement ; Jean banda habilement le pied de Kersac.

Jean.

À présent, monsieur, vous pouvez marcher.

Kersac.

Tu crois ? Cela me semble fort.

Jean.

Essayez, monsieur ; vous allez voir. »

Kersac essaya, tout doucement d’abord, puis plus franchement ; enfin il s’appuya sur son pied comme avant l’accident.

« C’est merveilleux ! c’est admirable ! C’est que je ne souffre plus du tout ; du malaise seulement, pas autre chose. »

Il essaya de marcher ; il descendit dans la cour, entra à l’écurie et, à sa grande surprise, trouva