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XXXIII

TROISIÈME MARIAGE


Trois ans après, quand Abel était déjà devenu tout à fait de la famille par son mariage avec Suzanne, Jean lui annonça que Kersac et Hélène étaient dans une grande affliction. Le propriétaire de la ferme que cultivait Kersac depuis plus de vingt ans venait de mourir ; la terre était à vendre, et on était en pourparlers avec quelqu’un qui voulait l’exploiter lui-même.

« Ne t’afflige pas, mon ami, lui dit Abel, cette vente n’est pas encore faite ; peut-être ne se fera-t-elle pas. »

En effet, peu de jours après, Jean apprit par M. Abel que la ferme était vendue à quelqu’un qui faisait avec Kersac un bail, lequel devrait durer tant que vivrait le fermier.

Jean fut si surpris de cet à-propos, qu’Abel ne put s’empêcher de rire.