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le sou, le fit voir à la foule ; le sou s’était métamorphosé en une pièce de vingt sous.

La foule applaudit ; le propriétaire du sou reçut sa pièce d’un franc ; une foule d’autres mains présentèrent d’autres sous ; le même sauvage les recevait et les rendait. Souvent l’opération manquait ; les propriétaires attrapés murmuraient.

Un sauvage.

Le marteau magique ne fait rien pour les avares, les joueurs, les buveurs, les méchants ; il lit dans les cœurs et donne à chacun selon ses mérites. »

Les sous des enfants se trouvaient toujours métamorphosés en pièces de vingt sous ; une ou deux fois même, le marteau magique changea le sou en une pièce de deux francs.

Le sauvage.

Allons, messieurs, donnez au marteau magique des pièces de vingt sous pour en faire des pièces de vingt francs après le premier tour de quête, messieurs. Ceux qui ne donneront pas à la quête n’auront pas droit à la métamorphose ; ceux qui donneront beaucoup en seront récompensés. »

La femme du magicien fit le tour de l’assemblée ; chacun donna ; plusieurs donnèrent de petites pièces blanches. Depuis quelques instants, Jeannot s’était mêlé à la foule et attirait les regards du principal sauvage. À la deuxième reprise, il s’avança et donna une pièce de vingt sous pour en avoir une de vingt francs.

Le sauvage.

Donnez, monsieur ; vous allez être satisfait.