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lèvres. Kersac, se réservant pour le soir, prit un terme moyen ; il ne prit qu’une gorgée à chaque toast ; mais les gorgées devenaient de plus en plus fortes ; les dernières ne laissèrent que peu de gouttes dans le verre.

Le déjeuner était excellent ; la gaieté était grande : on resta longtemps à table. À deux heures on s’aperçut qu’il était tard ; chacun partit pour faire ses affaires ou sa toilette, qui devait être simple afin de ne pas être gênante à la campagne. On se donna rendez-vous à la gare à quatre heures. M. Abel, Jean et Kersac montèrent un instant chez Simon ; ils trouvèrent Mme Amédée et Mme Simon rangeant et arrangeant l’appartement, et mettant en place linge, robes, bonnets, etc. Simon ôta son bel habit de noces, passa une blouse, et se mit en devoir de les aider.

« Adieu, Jean et Kersac ; au revoir ; à quatre heures à la gare, dit M. Abel en descendant.

Jean.

Au revoir, monsieur ; nous serons exacts. »

Ils sortirent ensemble et marchèrent ensemble.

« Où allez-vous donc ? dit M. Abel, surpris de se voir accompagné par ses deux amis.

Jean.

À la maison, monsieur, pour voir le pauvre petit M. Roger et donner un coup de main à M. Barcuss.

M. Abel.

J’y vais aussi, moi ; c’est drôle que nous ayons eu la même pensée. Seulement je vais entrer chez moi, à l’hôtel Meurice, pour changer d’habit et ne