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petit Roger et les grandes tournées dans Paris. Le lendemain Jean et Kersac firent une toilette superbe ; Jean avait, dans les effets donnés par M. Abel, un habillement complet pour la noce. Kersac avait une redingote toute neuve, le reste très convenable. Avant de partir pour la noce, ils demandèrent à se montrer à Roger, qui les vit avec joie arriver dans leur grande tenue.

Jean.

Monsieur Roger, je viens vous demander de penser à mon frère Simon, et de prier pour son bonheur.

— Et pour le mien, cher monsieur Roger, dit Kersac. Demandez au bon Dieu que, ma femme et moi, nous soyons heureux et que nous restions de braves gens et de bons chrétiens.

Roger.

Je ne vous oublierai pas, mon bon monsieur Kersac ; je penserai à vous et à Jean. Le bon Dieu vous bénira ; je voudrais que vous fussiez bien heureux. »

Kersac et Jean baisèrent ses petites mains qu’il leur tendit, et se retirèrent.

« Maman, dit Roger, j’aime beaucoup M. Kersac ; je crois qu’il est presque aussi bon que mon cher M. Abel et Jean. Donnez-leur à tous les trois un souvenir de moi, un des livres que j’aime. »

La pauvre Mme de Grignan rassembla tout son courage pour lui promettre d’exécuter le désir qu’il exprimait. Roger joignit les mains avec angoisse ; il sentait arriver une crise.

Kersac et Jean furent les premiers arrivés chez