Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/325

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pain et une assiettée de fromage ! Mais votre pain de Paris ne vaut pas le pain de la campagne. Ça ne tient pas au corps. On a beau avaler, on se sent toujours l’estomac vide. »

Barcuss se mit à rire et demanda à Kersac de l’attendre un instant. Il alla trouver M. de Grignan qui faisait sa toilette.

Barcuss.

Monsieur voudrait-il me permettre d’offrir un verre de vin à M. Kersac, l’ami de Jean, qui vient d’arriver et qui a l’air d’un bien brave homme ?

M. de Grignan.

Certainement, mon ami ; donnez-lui tout ce que vous voudrez.

Barcuss.

Et Monsieur veut-il me permettre de donner un petit congé à Jean, pour qu’il soit libre de promener son ami ?

M. de Grignan.

Je ne demande pas mieux, mon bon Barcuss, mais c’est vous qui en souffrirez.

Barcuss.

Oh ! Monsieur, je ne suis pas embarrassé pour l’ouvrage ; le concierge me donnera un coup de main. Et ça fait plaisir d’obliger un bon garçon comme Jean et un brave homme comme M. Kersac.

M. de Grignan.

A-t-il vraiment l’air d’un brave homme ?

Barcuss.

D’un brave homme tout à fait, Monsieur ; un homme de cinq pieds huit pouces pour le moins,