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Il profitait de l’occasion pour raconter à Kersac une foule de choses et de détails intéressants.

« Tenez, Hélène, dit Kersac, lisez cette lettre de Simon et de Jean. »

Hélène la lut avec un vif intérêt.

« Eh bien, dit-elle, que ferez-vous ?

— J’irai, dit Kersac ; la ferme n’en souffrira pas, bien que la saison soit encore aux labours et aux semailles ; je ne serai absent que trois ou quatre jours. Je vais écrire pour savoir le jour du mariage et l’hôtel où je pourrai descendre pour être près d’eux. Nous voici au printemps, le beau temps est venu ; ce sera pour moi un voyage agréable de toutes manières. Cela me fera vraiment plaisir de revoir mon petit Jean ; je tâcherai de vous le ramener, si c’est possible. »

Hélène devint rouge de joie.

« Me ramener Jean ! Ah ! si vous pouviez.

Kersac.

Et pourquoi ne le pourrais-je pas ?

Hélène.

C’est qu’il est en service, monsieur ! Et vous savez combien c’est gênant quand un domestique s’absente.

Kersac.

Ce ne doit pas être à Paris comme chez nous ; ils ont un tas de domestiques qui se tournent les pouces ; on ne s’aperçoit seulement pas quand l’un d’eux manque.

Hélène.

Je crois, monsieur, que cela dépend des mai-