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étaient en acajou et perse de laine, simples et jolis. Dans la chambre de Simon il y avait une petite bibliothèque avec une vingtaine de volumes reliés, bien choisis et tous intéressants et utiles.

Madame Amédée.

On a mis l’armoire et le linge dans la chambre d’Aimée, puisque c’est elle qui doit le soigner et s’en servir. Et, quant à la malle de vos effets, Simon, je ne l’ai pas ouverte ; j’ai pensé que vous aimeriez mieux ranger vos affaires vous-même.

Simon.

Ma malle ! mes effets ! Mais je n’ai pas de malle, et mes effets sont dans le paquet que j’ai apporté.

Jean.

Encore M. Abel, notre chère providence ! »

Jean courut à la malle, l’ouvrit et la trouva pleine de linge, d’habits, de chaussures, de tout ce qui pouvait être nécessaire à Simon dans sa condition de petit commerçant aisé, mais travaillant encore.

Pour le coup, Simon sentit ses yeux se mouiller de larmes.

« C’est trop, dit-il, c’est trop bon ! Et voyez, ajouta-t-il en leur montrant le portefeuille et ce qu’il contenait, voyez ce qu’il m’a donné ; avant lui, je n’avais rien ; j’envoyais à ma mère tout ce que je gagnais. Et ce billet de mille francs, prenez-le comme cadeau de noces pour Aimée, ma mère : achetez ce que vous croirez lui être utile et agréable. »

M. et Mme Amédée étaient enchantés ; il leur