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Tout en marchant et causant, ils arrivèrent devant un bel hôtel de l’avenue Gabrielle.

M. Abel.

Voilà ta maison, mon ami ; montons, je te présenterai à tes maîtres. »

M. Abel monta suivi de Jean, entra dans un premier salon, puis dans un second, où se tenait la maîtresse de la maison. Elle était à son bureau ; elle écrivait.

« Vous voilà, mon cher Abel, dit-elle en se levant ; et ce jeune homme est sans doute votre ami Jean. Vous voyez, Jean, que nous vous connaissons… Vous avez l’air effrayé, mon pauvre garçon ; M. Abel a dû vous dire pourtant que nous chercherions à vous rendre heureux.

Jean.

M. Abel m’a dit, madame, que vous étiez bien bonne, que vous étiez tous bien bons, et que vous aviez un pauvre enfant bien malade et qui était un petit saint. »

Mme de Grignan tendit la main à Abel.

« Merci, mon ami, d’avoir parlé ainsi de mon pauvre Roger. Il a bien envie de vous connaître, Jean ; M. Abel lui a parlé de vous.

Jean.

Moi aussi, madame, je serais bien heureux de le voir.

Madame de Grignan.

Eh bien, suivez-moi. Venez aussi, Abel ; Roger est toujours si heureux quand il vous voit ! »

Mme de Grignan ouvrit la porte du fond et les fit