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Abel.

Ma foi, je n’en sais rien ; il faut que tu m’aides à tenir ma parole.

Caïn.

Très volontiers ! De même que toi, j’aime ce qui est bizarre. Et je ne vois rien de plus original que de s’intéresser à un Jeannot.

Abel.

Bon ! Je vais me mettre à la besogne ; et, tout en me regardant peindre, tu tâcheras de trouver une idée, et une bonne. Dépêche-toi, pour que je l’apporte demain à mon petit Jean.

Caïn.

Je crois que tu n’attendras pas longtemps ; j’ai en vue un coquin qui fera notre affaire. »

Le lendemain, Abel arriva au café avec empressement.

« Jean, dit-il, vite mon déjeuner, que je te raconte ce que j’ai fait. »

Jean s’empressa d’apporter le déjeuner et resta debout en face de M. Abel, attendant avec impatience qu’il parlât. Il n’attendit pas longtemps.

M. Abel.

Eh bien, mon ami, j’ai une place pour Jeannot.

Jean.

Déjà, monsieur ! »

Et ses yeux brillèrent comme des escarboucles.

Jean.

Déjà ! que vous êtes bon ! »

Abel le regarda et sourit.