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je te demande, veux-tu me recommander pour une place de domestique.

Simon, avec force.

Non, non ; je t’ai déjà dit non, et je te répète non, et va-t’en. »

Jeannot se retira lentement en menaçant du poing.

Jean.

Mon bon Simon, pardonne-lui ; il était hors de lui ; je suis sûr qu’il regrette déjà de t’avoir parlé si rudement.

Simon.

Non, mon ami, il ne regrette pas, et il ne regrettera sa mauvaise conduite que lorsqu’il sera trop tard. Pontois m’a encore parlé de lui dernièrement, et, d’après ce qu’il m’a dit, Jeannot est perdu.

Jean.

Mon Dieu ! mon Dieu ! pauvre Jeannot ! Peut-être qu’en le mettant dans une bonne maison bien pieuse et bien honnête, il redeviendrait bon.

Simon.

Je ne crois pas, mon ami. En tout cas, je ne puis le recommander comme un garçon honnête et rangé. »

Jean ne dit plus rien, mais il forma un projet.