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Kersac était particulièrement enchanté de s’être assuré une femme sûre et intelligente à sa ferme, et de trouver en elle et en la petite Marie une société et une distraction agréables.

Quand Marie sut qu’elle allait demeurer à la ferme de Kersac, elle ne se posséda plus de joie.

« Partons tout de suite, mon bon ami, emmenez-nous tout de suite, répétait-elle avec instance.

Hélène.

C’est impossible, Marie ; il me faut le temps de payer les petites choses que je dois, de faire mes adieux à M. le curé, à ma sœur Marine, de ranger mes effets ; car, dit-elle en souriant et se tournant vers Kersac, j’ai des effets maintenant et je ne veux rien laisser de ce que vous m’avez donné, monsieur Kersac.

Kersac.

Vous emporterez tout ce que vous voudrez, Hélène ; je vous enverrai ma plus grande charrette.

Hélène.

Merci, monsieur, je laisserai la maison à ma sœur, qui n’aura plus de loyer à payer de cette façon. »

Kersac avait fini de dîner ; il se leva pour aller atteler son cheval ; Hélène l’accompagna et il partit en répétant :

« À lundi ! »