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Hélène.

Moi, monsieur ! À une noce à Paris ! Qu’y ferai-je, mon Dieu ! et quelle figure y apporterais-je ?

Kersac.

Il faudra bien que vous y alliez. La mère doit être présente de par la loi.

Hélène.

La mère, mais pas la belle-mère, monsieur.

Kersac.

Comment, la belle-mère ?

Hélène.

Oui, monsieur ; je n’ai d’enfant que mon petit Jean. Quand j’ai épousé mon mari, Simon avait déjà près de neuf ans.

Kersac.

En voilà-t-il une belle découverte ! Quel âge avez-vous donc ?

Hélène.

J’ai trente-trois ans, monsieur. Jean a seize ans et demi : je me suis mariée à dix-sept ans.

Kersac.

C’est donc ça que je me disais toujours : Cette femme est diantrement bien conservée ! Qui croirait qu’elle a un grand garçon de vingt-quatre ans ! Ah ! mais ce que vous me dites là me fait plaisir ; voici pourquoi. Je suis garçon, vous savez. J’ai besoin d’une femme à la ferme, une femme qui fasse marcher le ménage, qui fasse la cuisine, qui fasse enfin ce que fait une fermière. J’ai eu du malheur jusqu’ici. Je ne peux pas tomber sur une femme honnête, active, intelligente, qui prenne