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Hélène.

Merci, monsieur Kersac ; c’est la meilleure prière que vous puissiez faire pour moi.

Kersac.

C’est qu’il y a longtemps que je vous connais.

Hélène.

Il y a plus de deux ans.

Kersac.

Et la petite, où est-elle donc ?

Hélène.

Elle n’est pas encore revenue de l’école ; elle va venir dîner avec nous tout à l’heure.

Kersac.

Elle est gentille, cette petite, je l’aime bien.

Hélène.

Elle vous aime bien aussi. Rien que d’entendre parler de vous, ses yeux brillent, sa bouche sourit.

Kersac.

Qui entend-elle parler de moi ? personne ne me connaît ici.

Hélène.

Et moi donc ? Est-ce que je puis oublier notre bienfaiteur et le protecteur de mon petit Jean ? Tout ce qui est ici vous rappelle à notre souvenir, tout vient de votre charité, de votre bonté.

Kersac.

Vous pouvez bien ajouter : et de mon amitié. Je me suis attaché à votre petit Jean, que j’en suis quelquefois étonné. De Jean cet attachement a passé à vous ; et ça me fait plaisir de venir vous