Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lement pour exprimer combien je suis heureux et reconnaissant !

Jean.

Mlle Aimée va te trouver joliment beau !

Simon.

Oui ; elle ne m’a jamais vu bien habillé ; tout juste, ça me chiffonnait de paraître à son bal en habits étriqués et usés.

Jean.

Et grâce à notre cher bienfaiteur, nous allons être superbes.

Simon.

Oui, nous ferons l’effet de deux gros bourgeois avec nos gants et nos chapeaux !

Jean.

Et nos brodequins ! et nos cravates !

Simon.

Et nos chemises fines ! et nos mouchoirs !…

Jean.

Dis donc, Simon, il faudra nous moucher souvent.

Simon.

Oui, j’y ai déjà pensé ; mais, au lieu de nous moucher, ce qui salirait nos mouchoirs, il faudra seulement les tirer souvent de nos poches et nous essuyer le front. Je l’ai vu faire à M. Abel, l’autre soir, chez M. Pontois.

Jean.

Comment fait-on ? Tu me feras voir.

Simon.

Oui, je te préviendrai et tu me regarderas faire.