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faire au café ; je suis sur pied du matin au soir ; toi, tu as tes dimanches au moins.

Jeannot.

Jolis dimanches ! C’est à qui ne m’emmènera pas. Je m’ennuie et je pleure. Ça fait un beau dimanche !

Jean.

Et pourquoi ne viens-tu jamais nous voir ? Simon et moi, nous sortons chacun notre tour le dimanche ; nous t’emmènerions.

Jeannot.

Merci ! Pour aller à vêpres, au sermon ! Grand plaisir ! jolie distraction !

Jean.

Ça fait du bien d’aller quelquefois prier le bon Dieu dans l’église, chez lui, dans sa maison.

Jeannot.

J’aime mieux me promener.

Jean.

Pauvre Jeannot ! Tu ne disais pas comme ça au pays.

Jeannot.

Au pays, j’étais un sot ; mes camarades m’ont formé à Paris.

Jean.

Déformé, tu veux dire. Qu’y gagnes-tu ? Tu n’en es pas plus heureux. Tu ne t’en amuses pas davantage, et tu n’as plus la consolation de prier.

Jeannot.

Comment veux-tu que je sois heureux, que je