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de pied et, l’envoya à l’autre bout de la chambre.

M. Pontois.

C’est la dixième, la centième fois que tu me voles, petit gueux. Que je t’y prenne encore une fois, et je te mets à la porte comme un voleur. »

M. Pontois s’en alla sans avoir aperçu Jean, et laissa Jeannot pleurant et se désolant.

Jean s’approcha de son cousin.

« Jeannot, lui dit-il affectueusement, prends courage ; ne pleure pas. Je viens te proposer quelque chose qui te fera plaisir. Simon t’offre de te prêter, pour le bal de M. Amédée, les habits que j’avais à votre soirée. »

Jeannot essuya ses larmes et prit un air moins malheureux.

Jeannot.

Je veux bien ; je n’avais rien à mettre. Je te remercie bien et Simon aussi. Mais toi-même, que mettras-tu ?

Jean.

Je mettrai autre chose ; je ne suis pas embarrassé avec Simon.

Jeannot.

Tu es bien heureux d’être avec Simon ; tu es tranquille là-bas, et toujours gai et content. Il n’en est pas de même pour moi. Je pleure plus souvent que je ne ris. Peu de gages, beaucoup d’injures, du travail par-dessus la tête.

Jean.

Il ne faut pas croire que nous n’avons rien à