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Jean.

Pauvre Jeannot, il sera mal habillé, tandis que nous, nous serons si beaux !

Simon.

Ah bien, il s’amusera tout de même. Nous pourrions lui prêter mes vieux habits que tu avais à la soirée de M. Pontois ; ils sont très bien encore.

Jean.

Et ils lui iront bien, comme à moi, puisque nous sommes de la même taille… Si j’allais le lui dire ?

Simon.

Oui, va, mon bonhomme, et ne sois pas longtemps ; il pourrait venir du monde encore, et il y en a déjà pas mal.

Jean.

Je ne resterai que le temps de lui dire la chose et d’avoir un oui ou un non. »

Jean sortit et arriva en courant. En ouvrant la porte, il entendit qu’on se disputait ; et il ne tarda pas à voir que c’était M. Pontois qui grondait Jeannot.

M. Pontois.

Je te dis que j’en suis sûr ; ma femme t’a vu prendre une poignée de dattes et de figues ; elle a vu que tu les mangeais.

Jeannot.

Mais, m’sieur, je les ramassais pour les mettre à la montre.

— Menteur ! voleur ! » s’écria M. Pontois.

Et, se jetant sur Jeannot, il lui tira une poignée de cheveux, lui donna des claques et des coups