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M. Abel, souriant.

De toi, mon garçon ? jamais. De la rue je ne dis pas ; c’est une sale rue que je ne voudrais pas habiter pour un empire. Et comment s’appelle notre richard qui nous fera danser dimanche ?

Jean.

M. Amédée, monsieur. Un gros marchand ! Du haut commerce, celui-là ! Qui a une dame et deux jolies demoiselles ; l’aînée surtout est bien bonne, bien aimable.

M. Abel.

Comment les connais-tu ?

Jean.

Parce que Simon y va quelquefois le dimanche après vêpres, ou bien quand le café est fermé, et que les Amédée ont du monde chez eux. Il m’y a mené ; c’est bien beau, monsieur !

M. Abel.

Quel âge a la demoiselle aînée ? Et la petite ?

Jean.

L’aînée approche de dix-neuf ans, monsieur ; l’autre, de seize à dix-sept.

M. Abel.

L’aînée irait bien à Simon.

Jean.

Oh ! monsieur, Simon n’a que vingt-trois ans ; il ne se mariera pas avant quatre ou cinq ans d’ici. Il faut qu’il amasse un peu d’argent pour avoir de quoi entrer en ménage ; on ne lui donnerait pas Mlle Aimée sans cela.

M. Abel.

Combien lui faut-il ?