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je vous prie de vouloir bien vous reposer, car la foule s’est amassée, comme vous voyez ; elle gêne la circulation, et nous sommes obligés de faire circuler, ce qui est difficile tant que vous serez en représentation.

M. Abel.

Très volontiers, mon brave sergent ; aussi bien j’en ai assez ; j’ai chaud et soif. »

Et s’asseyant à une table :

« Garçon, deux cafés et du cognac…. Asseyez-vous donc, sergent ; je régale.

Le sergent.

Mais, monsieur, mon camarade m’attend dehors.

M. Abel.

Eh bien ! chassez la foule, donnez-leur des coups de pied, des coups de poing, n’importe, tapez avec tout ce qui vous tombera sous la main, et revenez avec votre camarade prendre une tasse de café et un petit verre.

Le sergent.

Mais, monsieur, je ne sais pas si nous pourrons.

M. Abel.

On peut toujours ! C’est si vite fait d’avaler une tasse et un petit verre. Je vous attends. »

Le sergent de ville sortit fort content, et rentra plus content encore amenant son camarade.

Pendant ce temps, Jean avait apporté, d’après l’ordre de M. Abel, deux autres tasses et du kirsch.

M. Abel.

Allons, messieurs, en place ; je régale. »

Le second sergent fit une exclamation de surprise.