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M. Abel, riant.

Halte-là, mon ami Simon, je pourrais te compromettre ! Ces messieurs me prennent pour un voleur ! J’ai vu Jeannot, qui a crié au voleur, comme mon petit Jean, et je viens à toi pour me disculper.

Simon.

Comment, sergents, vous ne connaissez pas monsieur, qui est du quartier ? Je le garantis, moi. C’est un de nos habitués, et j’en réponds comme de moi-même.

M. Abel.

Merci, Simon, je me réclamerai de toi dans tous les embarras où je me mets sans cesse par amour de la farce. Et vous, messieurs les sergents de ville, vous allez accepter un café. »

Et, sans attendre leur réponse :

« Trois cafés et un flacon de cognac ! » cria-t-il.

Simon sortit en riant : quand il rentra, il trouva M. Abel attablé avec les sergents de ville ; ils paraissaient fort contents de la fin de l’aventure : ils savourèrent le café et le cognac jusqu’à la dernière goutte ; ils saluèrent M. Abel en lui renouvelant leurs excuses et leurs remerciements, et ils retournèrent à leur poste, qu’ils avaient abandonné pour affaires de service.