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Jean.

Ne t’effraye donc pas ; je vais appeler. Simon !… Simon !… » appela-t-il à mi-voix.

Une porte s’ouvrit : un jeune homme s’y montra.

« Simon ! » s’écria Jean.

Et il se jeta à son cou.

Simon.

C’est toi, Jean ! Et toi, Jeannot ! Dieu soit loué ! J’avais tant besoin de revoir quelqu’un du pays ! Entrez, entrez ; nous allons causer pendant que je m’habillerai. Je ne vous attendais pas sitôt. Maman avait écrit que vous seriez ici dans un mois.

Jean.

Certainement ; nous ne devions pas arriver avant ; mais nous avons voyagé comme des princes ! En voiture ! Je te raconterai ça. »

Ils entrèrent dans une petite chambre propre, claire et assez gaie. Tout en furetant partout et en regardant Simon se débarbouiller et s’habiller, Jean et Jeannot lui donnèrent des nouvelles du pays et lui racontèrent toutes leurs aventures.

Simon, riant.

Il paraît que Jeannot n’a pas la chance ; et toi, Jean, je crois bien que c’est toi qui fais venir la chance par ton caractère gai, ouvert et serviable. Tu as toujours été comme ça ; je me souviens que, dans le pays, tout le monde t’aimait.

Quand ils eurent bien causé, bien ri, et qu’ils se furent embrassés plus de dix fois, Jean demanda :

« Et que vas-tu faire de nous, Simon ? Tu ne vas pas nous garder à rien faire, je pense ?