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neau ; les enfants s’amusèrent à planter des fleurs et des arbustes dans leur petit jardin.

Félicie donnait des ordres ; Laurent et Anne les exécutaient, aidés de leur bonne, qui faisait le gros de l’ouvrage. Félicie trouvait au-dessous d’elle de toucher à une bêche, à un arrosoir ; tout au plus consentait-elle à tenir les fleurs et les arbustes pendant qu’on les plantait.

Un instant seulement elle s’abaissa jusqu’à planter elle-même un pied de reines-marguerites qu’elle s’était réservé pour son jardin particulier. Pendant qu’elle enterrait le pied de la fleur, elle entendit un éclat de rire à peu de distance ; elle se retourna vivement et rougit beaucoup en reconnaissant Cunégonde et Clodoald.

Clodoald, ricanant.

Comment, mademoiselle Félicie, vous travaillez à la terre ? Vous n’avez donc pas de garçon jardinier pour faire ce travail de paysan ? »

Avant que Félicie interdite eût trouvé une excuse à cette humble occupation, la bonne répondit :

« Nous ne sommes pas si fiers, mon petit monsieur ; nous nous amusons à embellir notre jardin, sans déranger le jardinier de son ouvrage.

Clodoald.

La fille de M. le comte d’Orvillet pourrait, ce me semble, avoir des occupations plus dignes de son rang.

La bonne.

Nous n’avons pas de ces sottes idées, monsieur Clodoald, et nous daignons nous amuser quand