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Cunégonde.

Comment, un misérable qui ose inventer une chose aussi abominable ?

Laurent.

Le pauvre homme était ivre, il l’a dit lui-même ; il a rêvé, et en se réveillant il a cru que le rêve était vrai. Voilà tout.

Clodoald.

Mais aujourd’hui il n’est pas ivre ; pourquoi est-il venu raconter ce tas de mensonges ?

Laurent.

Parce que c’est un brave homme ; il se repentait d’avoir battu votre sœur, et il a cru bien faire de venir en demander pardon.

Anne.

C’est très bien ce qu’il a fait.

Clodoald.

Vous trouvez, mademoiselle ? C’est bien désagréable pour nous.

Anne.

Pourquoi désagréable ?

Clodoald.

Parce qu’il va répéter partout qu’il a battu ma sœur, et qu’un baron de Castelsot ne peut supporter une pareille injure.

Laurent.

Et que ferez-vous, alors ?

Clodoald, avec dignité.

Je ne ferai rien, monsieur.

Laurent, riant.

Alors ce n’est pas la peine de tant crier.