Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les enfants furent effrayés de ces cris et se mirent à pleurer ; les deux derniers criaient de toutes leurs forces et se débattaient contre Laurent et Anne, qui les tiraient en poussant des cris de joie.

« N’ayez pas peur ; venez voir les joujoux. »

La mère les rassurait, les poussait pour les faire entrer ; Diloy était tout confus de la terreur de ses enfants. Gertrude et Félicie lui dirent amicalement bonjour ainsi qu’à sa femme. Puis Gertrude obtint de Laurent et d’Anne de ne pas forcer les enfants à entrer.

Laurent.

Il faut qu’ils voient les joujoux, pourtant ; ils seront bien contents.

Gertrude.

Tout à l’heure, mon cher petit. Il faut les laisser s’habituer à nous tout doucement.

Félicie.

Entrez, entrez, Diloy ; faites entrer votre femme avec vos enfants pour qu’ils voient leur nouvelle maison. »

On parvint enfin à mettre les enfants en présence des joujoux ; les cris et les pleurs s’arrêtèrent. Laurent mit la bride d’un grand cheval sans tête entre les mains du garçon de huit ans. Anne posa sa poupée sans pieds dans les bras de la fille de six ans. Juliette fit prendre une charrette à trois roues au petit garçon de quatre ans, et une boîte de petites maisons au tout-petit de deux ans. Un quart d’heure après, le tumulte du premier mo-