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que cette péronnelle m’ennuie, et combien j’admire ta tante d’Orvillet qui ne s’impatiente jamais contre elle, qui supporte ses impertinences, qui lui explique ses raisons pour ne pas lui accorder ses demandes, et qui la traite toujours avec la même douceur !

Gertrude.

C’est que ma tante voit qu’il y a du bon dans Félicie, et qu’avec de la douceur elle finira par la rendre bonne.

Le général.

J’en doute, moi. Cette Félicie est une pécore et restera pécore. Si elle pouvait te ressembler seulement un peu !

Gertrude.

Mon bon oncle, j’ai quelque chose à vous demander.

Le général.

Demande, ma fille, demande ; accordé d’avance.

Gertrude.

Merci, mon oncle. Je vous demande donc instamment de ne pas dire du bien de moi devant Félicie, et de ne pas me témoigner plus d’amitié qu’à elle.

Le général, souriant.

Ah ! ah ! la pécore est jalouse ! Je veux bien ne pas dire devant elle ce que je pense, mais, quant à lui témoigner la même affection qu’à toi, c’est impossible, absolument impossible. Ce ne serait pas juste, ce ne serait pas bien.

Gertrude.

Oh ! mon oncle, je vous en prie ; vous venez de