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Félicie.

Je te dis que c’est ridicule. Je ne veux pas. Arrêtez, Philippe : je veux descendre. »

Le charretier arrêta le cheval ; Félicie sauta à bas de la charrette. Gertrude la suivit.

« Allez, mon bon Philippe, dit-elle. Nous vous rejoindrons au potager. »

Juliette.

Pourquoi ne restes-tu pas avec nous ?

Gertrude.

Parce que j’aime mieux tenir compagnie à Félicie pour qu’elle ne soit pas seule.

Félicie.

À la bonne heure ! Tu fais comme moi ; tu ne veux pas te trouver près de ce charretier en blouse et en sabots.

Gertrude.

Oh ! pas du tout ; cela me serait bien égal. Philippe est si poli, si complaisant, qu’il ne me fait pas peur du tout. Je suis descendue pour ne pas te laisser seule. Ta bonne est obligée de rester près des petits… Mais pourquoi as-tu dit tout haut devant le pauvre Philippe que tu ne voulais pas rester avec lui dans la charrette ? Tu lui as fait de la peine. Ce pauvre homme est devenu tout rouge.

Félicie.

Tant mieux ! Il a compris qu’il n’aurait pas dû se permettre de monter avec nous.

Gertrude.

Oh ! Félicie, pourquoi as-tu de pareilles idées ? Pourquoi te figures-tu que tu es tellement au-des-