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Laurent.

Il n’y a pas de danger, je te dis. Hue ! Huhau ! Hue !

— Je veux descendre ! cria encore Félicie.

Laurent.

Non, tu ne descendras pas. Hue ! Hue donc. »

Le cheval pressa le pas, le charretier resta en arrière. Félicie criait, Laurent et Anne riaient ; Juliette avait un peu peur.

La bonne et Gertrude, voyant qu’il n’y avait aucun danger, cherchaient à calmer Félicie. Gertrude demanda à la bonne de faire monter le charretier près de Laurent pour rassurer Félicie. La bonne l’appela.

« Montez avec nous, Philippe : Mlle Félicie a peur. »

Philippe grimpa dans la charrette.

Félicie, se levant.

Je ne veux pas que le charretier soit avec nous.

La bonne.

Pourquoi cela ? Sa présence vous rassurera.

Félicie.

Non, je ne veux pas qu’il soit près de moi. J’ai supporté beaucoup de choses aujourd’hui, mais c’est trop fort aussi. Qu’est-ce qu’on dirait de me voir près d’un paysan ?

La bonne.

Personne ne dira rien. Un paysan est un homme comme un autre. On ne vous regardera seulement pas.