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Juliette, Laurent, Anne et la bonne devaient être de la partie ; mais, quand Félicie demanda à Mme d’Orvillet de faire atteler la grande calèche, elle reçut pour réponse que c’était impossible.

Félicie.

Pourquoi impossible, maman ? Les chevaux ne font rien.

Madame d’Orvillet.

Ils ont, au contraire, beaucoup à faire. On fait le déménagement de nos vieux Marcotte, et on va chercher à la ville de la literie et des meubles pour Diloy, qui n’en a pas. Tu vois qu’hommes et chevaux seront pris aujourd’hui et demain.

Félicie.

C’est très ennuyeux ! J’avais promis à Gertrude de lui faire voir l’entrée de la forêt où nous avions rencontré l’ours, et où Diloy a si courageusement combattu contre lui. Ces Marcotte pourraient faire leur déménagement tout seuls.

Madame d’Orvillet.

Comment veux-tu qu’un pauvre vieux de soixante-douze ans et une vieille femme de soixante-neuf puissent enlever et emporter des lits, des armoires, tout un mobilier, enfin ?

Félicie.

Ils peuvent attendre un jour ou deux. Pourquoi faut-il que nous nous gênions pour ces gens-là ?

Madame d’Orvillet.

D’abord parce que je veux que ce soit ainsi. Ensuite parce que ces gens-là sont de vieux serviteurs, qu’ils sont pressés de s’établir chez eux, et