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précipitamment, embrassèrent tendrement Félicie, et s’approchèrent de Diloy, qui voulut parler et se couvrit les yeux de ses mains ; il pleurait.

Quand il put dominer son émotion, il découvrit son visage baigné de larmes.

« Pardon, chère dame ; pardon, monsieur le comte ; bien pardon, chère demoiselle ; je suis mieux, je n’étouffe plus. »

Il resta quelques instants sans parler, puis il se leva, demanda encore pardon et voulut sortir.

Le Général.

Eh bien ! eh bien ! où vas-tu, mon garçon ? Nous ne sommes convenus de rien ; tu ne sais rien, et tu pars comme cela sans dire gare ?

Diloy.

Monsieur le comte, permettez-moi de prendre l’air un quart d’heure seulement. Je ne sais plus où j’en suis. Pensez donc quel bonheur je vais avoir, moi qui ai toujours vu souffrir ma pauvre femme, mes chers enfants ; pensez à la reconnaissance, à la joie qui m’étouffent. Pardon, monsieur le comte, pardon ; je serai de retour dans un quart d’heure. »

Et Diloy sortit précipitamment.

Le général, Mme d’Orvillet et Félicie même se sentaient émus du bonheur de cet excellent homme. Félicie fut embrassée à plusieurs reprises ; elle quitta sa mère pour aller retrouver Gertrude, qui était chez Mme de Saintluc ; elle y reçut de nouveaux compliments sur sa conduite ; ensuite Gertrude lui dit qu’elle allait travailler, écrire à sa