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pauvre paysan, comme elle dit, une brute qui l’a fortement offensée, qui l’a battue. Elle ne l’oubliera pas, allez.

Le général.

Elle l’a oublié ; tout cela est resté au fond de l’eau. Tu n’es plus pour elle que son sauveur, celui de sa mère, de son frère, de sa sœur et le mien. Que veux-tu de plus ? Ce sont de brillants états de service, va ; et c’est pourquoi nous voulons, ma sœur et moi, te garder avec nous, chez nous, jusqu’à la fin de tes jours et de ceux de tes enfants.

Madame d’Orvillet.

Écoutez, mon ami, revenez nous voir demain pour terminer ; vous verrez que Félicie vous a bien sincèrement pardonné et qu’elle vous verra avec plaisir entrer chez nous.

Diloy.

Que le bon Dieu vous entende et m’exauce, ma bonne chère dame ! Ce serait le bonheur de toute ma vie et l’avenir assuré de ma brave femme et de nos chers enfants. Il faut donc que je revienne demain ?

Madame d’Orvillet.

Oui, certainement, demain à midi ; vous déjeunerez au château, je vous ferai voir vos futurs logements, et nous prendrons nos derniers arrangements. »

Diloy, convaincu enfin par les paroles si positives de Mme d’Orvillet, laissa éclater sa joie autant que le lui permettait son respect pour ses futurs