Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.

y penserait sans cesse et qu’il pourrait en laisser échapper quelque chose. »

Avant de se séparer, M. d’Alban demanda à souper. Mme d’Orvillet tint compagnie à son frère.

Le général.

À présent, Hélène, nous pouvons aller nous coucher ; mon dîner était bien loin. Je n’aurais pas dormi avec l’estomac creux comme je l’avais. Félicie a-t-elle mangé ?

Madame d’Orvillet.

Oui, elle a mangé plus que nous encore ; elle avait à peine dîné à deux heures ; elle mourait de faim. »

Le lendemain après déjeuner, on annonça Diloy, qui attendait M. d’Alban sur le perron.

Madame d’Orvillet.

Fais-le venir ici, Albert ; nous causerons plus tranquillement, pendant que les enfants jouent dehors avec leur bonne.

Le général.

Très bien, chère amie. Amenez Diloy par ici, Flavien. »

Le domestique revint avec Diloy, qui n’osait pas entrer dans le beau salon ; les enfants se préparaient à sortir ; en apercevant Félicie, Diloy s’arrêta tout court.

Félicie.

Mon oncle vous attend, Diloy ; n’ayez pas peur : nous sommes tous bons amis, ajouta Félicie. N’est-ce pas, mon oncle ?

Le général, lui souriant avec bonté.

Oui, grâce à toi, ma chère enfant.