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monde. Il faut absolument te tirer de là et rompre toute amitié avec ces mauvais garnements. »

Félicie était atterrée. Profondément humiliée de son intimité avec des enfants de voleurs, elle commençait déjà à les détester. L’indignation se peignait sur sa figure.

Son oncle l’examinait en souriant.

« Je vois, ma fille, que tu es disposée à suivre mon conseil et que tu ne te laisseras plus diriger par ces deux petits sots.

Félicie, avec indignation.

Je ne veux plus leur parler ni les voir, mon oncle. Mais comment maman a-t-elle fait connaissance avec ces vilaines gens ?

Le général.

Ta mère ne savait pas les détails que je te donne ; ils sont venus chez elle ; ta mère, qui est toujours polie et aimable, les a bien accueillis, ils sont revenus souvent ; elle a cherché à les éviter, parce que leur orgueil lui déplaisait ; mais toi, tu cherchais à les rencontrer, tu les attirais, et ta mère, par complaisance pour toi, s’est laissé entraîner à les voir plus qu’elle n’aurait voulu. Il sera facile de ne plus les engager et de refuser leurs invitations.

Félicie.

Tant mieux ; et quand ils viendront, je me sauverai.

Le général.

Tu auras tort ; il ne faut être grossier pour personne. Tu peux leur témoigner de la froideur, mais sans impolitesse. Et à présent, ma fille, va rejoindre ta bonne.