monde. Il faut absolument te tirer de là et rompre toute amitié avec ces mauvais garnements. »
Félicie était atterrée. Profondément humiliée de son intimité avec des enfants de voleurs, elle commençait déjà à les détester. L’indignation se peignait sur sa figure.
Son oncle l’examinait en souriant.
« Je vois, ma fille, que tu es disposée à suivre mon conseil et que tu ne te laisseras plus diriger par ces deux petits sots.
Je ne veux plus leur parler ni les voir, mon oncle. Mais comment maman a-t-elle fait connaissance avec ces vilaines gens ?
Ta mère ne savait pas les détails que je te donne ; ils sont venus chez elle ; ta mère, qui est toujours polie et aimable, les a bien accueillis, ils sont revenus souvent ; elle a cherché à les éviter, parce que leur orgueil lui déplaisait ; mais toi, tu cherchais à les rencontrer, tu les attirais, et ta mère, par complaisance pour toi, s’est laissé entraîner à les voir plus qu’elle n’aurait voulu. Il sera facile de ne plus les engager et de refuser leurs invitations.
Tant mieux ; et quand ils viendront, je me sauverai.
Tu auras tort ; il ne faut être grossier pour personne. Tu peux leur témoigner de la froideur, mais sans impolitesse. Et à présent, ma fille, va rejoindre ta bonne.